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L’équilibre acido-basique du corps

L’équilibre acido-basique est l’un des équilibres majeurs du corps. Sans cet équilibre du pH, les réactions chimiques nécessaires au fonctionnement de notre organisme ne peuvent plus avoir lieu. Alors, les fonctions métaboliques du corps ne sont plus assurées.

C’est pourquoi le corps, en cas d’acidité, va mettre en place des stratégies pour rééquilibrer constamment le pH de notre sang, quoi qu’il en coûte par ailleurs à d’autres aspects moins urgents de notre santé.

Dans le cadre d’une hygiène de vie naturelle, tous ces processus sont correctement régulés. Cependant, nos modes de vie modernes, très acidifiants, impactent fortement notre santé globale.

L’importance du terrain dans le maintien en santé

Par analogie avec le monde végétal, où la plante a besoin d’une terre favorable à sa croissance et son épanouissement, certains paramètres comme l’équilibre acido-basique ou la charge toxémique constituent le terrain d’un individu. Toute modification de ce dernier peut entrainer une perturbation de notre vitalité et l’apparition de certains troubles.

L’acidification de notre terrain entrave certaines réactions chimiques, et notamment au niveau des mitochondries, qui sont les usines à énergie de nos cellules. Elles produisent l’ATP, c’est-à-dire l’énergie de notre corps. Si le milieu est acidifié, la mitochondrie ne peut pas produire d’ATP car les réactions chimiques ne peuvent pas avoir lieu.

Notre corps tourne alors au ralenti, et “coupe le budget” sur tous les postes non vitaux.

C’est ainsi que nous nous sentons tout le temps fatigués, que nos ongles sont striés, que nous perdons nos cheveux, que notre peau est en mauvais état, que notre vue baisse… Le vieillissement cellulaire s’accélère. Il peut se produire des “fautes” dans le processus de reproduction de l’ADN (en jeu dans l’apparition des cancers).

Mécanisme de l’équilibre acido-basique

Notre métabolisme, les différents stress et pollutions auxquels nous sommes soumis tous les jours, créent de l’acidité dans le corps.

Notre mode de vie sature notre capacité à réguler notre acidité par nos différents émonctoires ou organes filtres.

Le lessivage des sols et l’agriculture intensive font que notre alimentation est de plus en plus dévitalisée et appauvrie en vitamines et minéraux. Or, les minéraux sont le « bouclier » que le corps utilise pour réguler l’acidité. Faute de les trouver dans l’alimentation, le corps va alors devoir puiser dans les minéraux qui entrent dans la constitution de nos os, de nos dents et de nos tissus.

Un des paramètres fondamentaux, pour que l’organisme puisse assurer ses fonctions vitales, est le pH du sang. Celui-ci doit être maintenu entre 7,38 et 7,42.

Les différents moyens mis en œuvre par le corps, afin de maintenir cet équilibre, se nomme homéostasie. En cas d’excès d’acidité, le surplus est stocké dans les tissus conjonctifs en attendant d’être déstocké et éliminé par le corps.

Acidose tissulaire

Cependant, lorsqu’il y a un déséquilibre entre le stockage dans les tissus et l’élimination par les organes filtres, on parle d’acidose tissulaire.

Dans ce cas, le corps augmente la fréquence respiratoire, afin de pouvoir éliminer les acides par les poumons sous forme de gaz carbonique.

Quant aux reins, ils excrètent les acides sous forme de ions H+ dans les urines et régénèrent des bicarbonates plasmatiques (électrolytes alcalinisants qui circulent dans le sang) pour tamponner les excès d’acidité.

Pour réguler l’acidose tissulaire, il faut donc des reins en bonne santé, couplés à une bonne respiration quotidienne et/ou de l’activité physique.

Cependant, lorsque la respiration et l’élimination rénale sont saturées, le corps vient déstocker les minéraux alcalins, tels que le calcium, dans les os et les dents, ainsi que le potassium et le magnésium dans les muscles, afin de rétablir l’équilibre acido-basique du sang, qui est l’une des grandes priorités de l’organisme.

Cette stratégie, bien que prioritaire pour notre survie, tend à affaiblir la masse osseuse et provoquer prématurément des troubles comme les caries ou l’ostéoporose, ou encore les douleurs articulaires.

Quelques exemples de troubles en rapport direct ou indirect avec l’acidification de notre terrain :

  • La spasmophilie
  • L’ostéoporose et l’apparition de caries dentaires chez les personnes de plus en plus jeunes
  • Les ongles et les cheveux cassants, la peau sèche
  • Certains types de douleurs articulaires et les crampes
  • Certains calculs rénaux, biliaires, la goutte
  • Certaines démangeaisons sur peau sèche
  • Fatigabilité matinale, hyperémotivité, irritabilité
  • Hypo-fertilité

Les causes de l’acidification

  • Une alimentation trop riche en protéines animales et en sucres, appauvrie par une consommation trop faible en fruits et légumes. Ce type d’alimentation donne des carences en vitamines et en oligo-éléments.
  • Le stress et le surmenage, car ils mobilisent en grandes quantités des minéraux tel que le magnésium.
  • La sédentarité et le manque de mouvement, qui provoquent un manque d’élimination des acides. En effet, le corps élimine certains acides volatiles, comme ceux des protéines végétales, par les phénomènes de ventilation pulmonaire. Ils le sont aussi par les glandes sudoripares de la peau, en cas de transpiration.
  • Un mauvais fonctionnement des reins
  • Un sommeil de mauvaise qualité
  • La prise de médicaments
  • Une perturbation du microbiote

Certaines des causes de l’acidification en sont aussi des conséquences, car l’acidification de l’organisme est un cercle vicieux.

Par exemple, le stress et le surmenage provoquent une acidification de l’organisme. Cette acidification, couplée à l’inflammation qu’elle provoque, va affaiblir notre système nerveux et donc impacter notre résistance au stress. Notre stress va alors augmenter et nous acidifier encore davantage.

On observe la même logique pour le sommeil, ou encore la sédentarité. Les douleurs dans les tissus ou les articulations vont rendre plus difficile et peu motivante la pratique d’un sport. cela va augmenter encore davantage la sédentarité et donc l’acidification.

Acidification et inflammation : comment sortir du cercle vicieux ?

L’acidification de l’organisme est l’une des causes majeures de l’inflammation chronique, elle-même responsable de bon nombre de maladies chroniques, qui viennent à leur tour contribuer de différentes façons à accentuer l’acidification du corps.

Qu’est-ce que l’inflammation ?

L’inflammation est un mécanisme naturel de régulation, géré par notre système immunitaire. Il existe deux types d’inflammation : l’inflammation aigüe et l’inflammation chronique.

L’inflammation aigüe, ponctuelle, se manifeste par des rougeurs, gonflements, de la chaleur et de la douleur, suite à une lésion (bobos ou chocs par exemple) ou une infection. Ces symptômes sont le signe que des molécules produites localement ont déclenché la dilatation des vaisseaux sanguins pour accélérer la circulation sanguine et donc le transport des globules blancs qui vont se dépêcher d’orchestrer la guérison et la réparation de la zone concernée. Une fois la zone réparée ou l’agent infectieux neutralisé, l’inflammation s’arrête.

L’inflammation chronique, moins visible directement, est une réaction moins contrôlée du système immunitaire face à un message général de danger qui le met en alerte, sans que le message porte une information vraiment détaillée, précise et circonscrite. Ce mécanisme, puisqu’il est mal contrôlé, va s’installer plus durablement tant que le corps se sent en alerte. L’inflammation va générer du stress oxydatif. Le stress oxydatif est lui aussi un mécanisme naturel, mais qui, lorsqu’il n’est pas régulé, va causer une surcharge de radicaux libres, la destruction des tissus environnants et le vieillissement cellulaire. C’est ainsi que s’installent petit à petit les maladies inflammatoires chroniques et des maladies de dégénérescence, mais aussi des maladies auto-immunes. L’inflammation chronique est le terrain sur lequel, à long terme, peut s’installer un cancer.

Quel est le lien entre l’acidification et l’inflammation ?

Voici, schématiquement, le cercle vicieux qui se met en place :

1° L’acidification génère de l’inflammation.

2° L’inflammation chronique cause des troubles de santé et maladies inflammatoires.

3° Ces troubles de santé altèrent l’énergie vitale et les capacités d’élimination et de régénération de l’organisme.

4° L’organisme gère encore moins bien sa surcharge d’acides, ce qui accentue le phénomène d’acidification, qui à son tour va entretenir l’inflammation chronique.

Comment sortir de ce cercle vicieux ?

La bonne nouvelle, c’est que les solutions pour faire face à ces deux processus fortement imbriqués sont communes.

Elles reposent sur une hygiène de vie globale. Celle-ci va à la fois lutter contre l’acidité de l’organisme et avoir des vertus anti-inflammatoires.

Les piliers de cette hygiène de vie sont :

  • la régulation du stress
  • le sport
  • différentes pratiques respiratoires
  • et bien sûr l’alimentation !

Nous allons voir ci-dessous comment adopter une alimentation favorisant un bon équilibre acido-basique.

L’indice PRAL : un indicateur insuffisant

Thomas Remer a inventé cet outil de mesure du potentiel acidifiant d’un aliment. PRAL signifie « Potential Renal Acid Load », c’est-à-dire charge rénale acide potentielle.

Pour chaque aliment, il dépend de sa teneur en minéraux acides et alcalins, ainsi qu’en protéines.

  • Aliment acidifiant : valeur supérieure à 0
  • Aliment neutre : valeur égale à 0
  • Aliment alcalinisant : valeur négative

L’indice PRAL n’est selon moi pas un critères suffisant pour juger de la qualité de notre alimentation, car il ne tient pas compte de la teneur en citrates et en bicarbonates de certains fruits et légumes.

Il ne prend pas en compte tous les minéraux et oligoéléments qu’un aliment peut apporter, et qui compensent en réalité le caractère acidifiant qu’il peut présenter par ailleurs.

Il n’intègre pas non plus la capacité de chacun à métaboliser certains aliments. Pour exemple, le citron aura des propriétés acidifiantes pour une personne de constitution frileuse, alors qu’il aura des propriétés alcalinisantes chez une autre à la vitalité plus élevée. De ce fait, un aliment à la saveur acide n’est pas forcément acidifiant.

Pour ma part, je ne conseille pas de le prendre comme référence absolue. Normalement, l’aliment végétal est bien fait et contient tout ce qu’il faut pour permettre un bon équilibre dans le corps.

Il ne faut pas que cet indice nous pousse à considérer certains aliments naturels comme nocifs et nous conduire à ne plus les consommer. D’autre part, si les protéines sont acidifiantes, elles sont néanmoins nécessaires et il n’est pas question de s’en passer!

Il s’agit donc bien de penser en termes d’équilibre acido-basique, et non pas d’alcalinisation à tout prix.

En pratique

Une alimentation respectant l’équilibre acido-basique fait la part belle aux légumes et aux fruits. Les apports en protéines d’origine animale comme les viandes et les produits laitiers, ainsi que les sucres, responsables de fermentations intestinales acidifiantes, seront consommés de façon raisonnable et compensés par des produits alcalinisants au sein d’un même repas.

NB : Les fruits et légumes de saison, biologiques et locaux seront plus alcalinisants qu’un fruit ou un légume cueilli avant maturité et ayant subi un long transport.

A savoir !

Ce qui est intéressant avec les acides faibles, issus des aliments végétaux (par opposition aux acides forts issus des produits animaux) c’est qu’ils s’éliminent par les voies respiratoires : une bonne marche d’une demi-heure permet d’évacuer les acides générés par une grande assiette de lentilles ! A l’inverse, une marche rapide avec une bonne ventilation ne suffira pas pour évacuer les acides générés par la viande.

Quelques conseils concrets :

  • Pour maintenir un bon équilibre, consommez 30% d’aliments acidifiants (chair animale, œufs, produits laitiers, sucres et farines raffinées, etc.) et 70% d’aliments alcalinisants (fruits, légumes, oléagineux, épices, aromates, plantes en infusion). Les aliments ultra-transformés sont à éviter.
  • Les repas du matin et du midi seront plus copieux que celui du soir.
  • On composera l’assiette d’une moitié de légumes (moitié cru/moitié cuit vapeur ou à l’étouffée pour limiter la dégradation des vitamines et des minéraux), un quart de protéines animales ou végétales et un quart de glucides (céréales complètes ou semi-complètes, pommes de terre ou patates douces, légumineuses qui apportent en même temps les protéines) selon la tolérance digestive.
  • On pensera à bien mastiquer pour bien digérer. En effet, une mauvaise digestion génère des fermentations intestinales acidifiantes.

De la couleur dans l’assiette pour lutter contre l’oxydation et le vieillissement cellulaires !

Les radicaux libres interceptés par les antioxydants. Il existe deux types d’antioxydants :

  • Les antioxydants endogènes (que l’on produit nous-même pour capter les radicaux libres produits par nos processus physiologiques),
  • Les antioxydants apportés par notre alimentation : vitamines A, C, E, oligo-éléments (cuivre, sélénium, zinc), caroténoïdes (bêta-carotène et lycopène), et polyphénols.

Quand notre mode de vie génère trop de radicaux libres dans notre corps (stress, alimentation acidifiante et pro-inflammatoire, sédentarité…), il faut une alimentation très riche en antioxydants pour contrer la surcharge en radicaux libres.

Il faut savoir qu’on ne stocke pas les antioxydants d’une journée sur l’autre. Il faut donc en apporter quotidiennement par l’alimentation.

Bon à savoir !

Chaque fois que vous mettez de la couleur dans votre assiette avec des produits naturels, vous savez que votre repas est riche en antioxydants. Favorisez des cuissons respectueuses des nutriments et préparez des plats multicolores!!

Exemple de tisane digestive

Verser 250 ml d’eau frémissante sur 1 cuillère à soupe du mélange suivant à parts égales et laisser infuser 10 minutes à couvert :

  • Menthe poivrée, feuille
  • Mélisse, feuille (contre-indiquée aux personnes en hypothyroidie)
  • Verveine, feuille
  • Fenouil, graines

Exemple de repas équilibré

Entrée : Carottes et betteraves râpées avec une sauce composée d’huile de noix, d’un filet de citron, d’une pincée de cumin, de ciboulette hachée et saupoudrées de germe de blé et des graines de courge

Plat : Filet de maquereau accompagné de pommes de terre et de brocolis cuits vapeur, avec une noisette de beurre cru

Dessert (facultatif) : Pomme cuite parfumée à la cannelle et à la vanille

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« Nos corps sont nos jardins, nos décisions nos jardiniers » (William Shakespeare)

Cloé Lecamus Naturopathe

Cloé Lecamus Naturopathe

Naturopathe, praticienne en nutrition fonctionnelle, conseillère en phytothérapie
Membre de l’OMNES
Québriac, Hédé-Bazouges et à distance dans toute la France

https://www.cloe-lecamus-naturopathie.fr

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