La constipation est encore trop souvent un sujet délicat, entouré de tabous et de gêne. Ce qui devrait être une question de santé comme une autre est parfois traitée avec une discrétion excessive… Presque comme si c’était une sorte de secret honteux.
Ma mission aujourd’hui sera donc de briser le silence et d’aborder avec un peu de ‘légèreté’ mais beaucoup de sérieux ce sujet hautement important pour notre bien-être physique et émotionnel !
En naturopathie, on considère que l’élimination digestive doit se faire à minima 1 fois par jour, voire 2 fois par jour idéalement. Ce qui correspond finalement à nos 2 repas principaux quotidiens.
Ce n’est pas votre cas ? Pas de panique, cela arrive à de nombreuses personnes !
Bien que la constipation soit effectivement un trouble plutôt banal, il est important d’y remédier ! Ceci afin de permettre à votre organisme d’éliminer déchets et toxines et éviter ainsi que votre corps ne s’encrasse et ne s’intoxique !
Sommaire
Qu’est-ce que la constipation ?
Pour la médecine conventionnelle, la constipation se définit par une fréquence de selles inférieure à 3 par semaine. S’y ajoutent les notions d’inconforts, de ballonnements ou de douleurs à la défécation.
La naturopathie, quant à elle, définit la constipation lorsqu’il y a un retard, une difficulté de l’évacuation ou l’émission de selles moins fréquentes, moins abondantes et plus dures que la normale. On considère alors une constipation quand on note moins d’une selle par 24h, des selles trop dures ou trop déshydratées.
Bien évidemment ceci n’est pas une règle absolue, car il faut prendre en compte la variabilité interindividuelle.
💡 Si la constipation fait suite à une modification alimentaire, un changement d’environnement ou à une période spécifique telle que la grossesse, il se peut que ce phénomène ne perdure pas et que la constipation ne soit qu’occasionnelle.
Mais si celle-ci persiste et devient une véritable habitude chez vous, attention à la constipation chronique !
La constipation est un des troubles digestifs les plus fréquents. Elle toucherait 20% de la population avec un ratio de 2 femmes pour 1 homme. Elle touche également très régulièrement les jeunes enfants dont le système digestif est en constante évolution.
L’aventureux voyage des aliments de la bouche à l’anus
En lisant cet article passionnant, vous serez peut-être en train de boire votre tisane, d’entamer un repas, voire de grignoter une petite douceur … Si tel est le cas, et sans que vous en soyez tout à fait conscient, sachez que votre corps vient d’enclencher un long processus débuté dans la bouche pour se terminer, près de huit mètres plus loin, au niveau de l’anus.
Entre deux, les aliments ingérés auront fait la rencontre, dans l’ordre et durant plus ou moins vingt-quatre heures, de :
- l’œsophage,
- l’estomac,
- l’intestin grêle,
- le colon
- et le rectum.
Sans oublier les milliards de micro-organismes qui composent ce que l’on appelle le microbiote ! Ces micro-organismes jouent un rôle central dans la digestion, mais aussi dans le bon fonctionnement du système immunitaire et nerveux.
L’appareil digestif est une merveilleuse unité de transformation qui permet à partir des aliments ingérés de fournir à votre organisme l’ensemble des nutriments utilisés comme source d’énergie pour les cellules du corps.
Pour comprendre ce qu’est la constipation il faut avoir à l’esprit que ce système, malgré sa robustesse apparente, est d’une fragilité surprenante. Chaque rouage de ce mécanisme est susceptible de se dérégler …

Le rôle primordial de l’émonctoire intestin
Notre corps est composé de portes de sorties naturelles appelées émonctoires ou organes d’élimination. Leur rôle est essentiel puisqu’ils permettent l’élimination des déchets et toxines pour maintenir l’équilibre intérieur et booster notre système immunitaire.
Merveille de la nature, votre intestin, bien plus qu’un simple tube digestif, joue un rôle crucial en tant qu’émonctoire, c’est-à-dire un organe chargé de sortir vos poubelles : évacuation des résidus alimentaires non digérés, des toxines et des substances inutiles ou potentiellement nuisibles pour le corps.
Élimination des Résidus Alimentaires :
- Absorption des nutriments : l’intestin grêle est responsable de l’absorption des nutriments nécessaires à l’organisme. Ce qui reste après ce processus, c’est-à-dire les résidus alimentaires non absorbés, se dirige vers le côlon.
- Formation des selles : dans le côlon, ces résidus sont déshydratés et transformés en selles. L’eau est réabsorbée, ce qui permet de former une masse solide ou semi-solide, prête à être éliminée.
Évacuation des Toxines :
- Filtration des déchets : les toxines issues de la digestion, ainsi que celles générées par divers processus métaboliques dans le corps, (comme la dégradation des médicaments, des hormones comme l’œstrogène, ou encore des déchets azotés provenant du métabolisme des protéines) sont excrétées par le foie dans la bile. Cette bile est ensuite libérée dans l’intestin et les toxines qu’elle contient sont évacuées via les selles.
- Prévention de l’auto-intoxication : si l’intestin ne fonctionne pas correctement, les déchets peuvent stagner, ce qui peut entraîner une auto-intoxication, c’est-à-dire la réabsorption de toxines par le corps. Cela peut mener à divers troubles, allant de la fatigue à des problèmes cutanés, voire à des affections plus graves.
Rôle du Microbiote Intestinal :
- Décomposition des déchets : le microbiote intestinal, composé de milliards de bactéries, participe activement à la décomposition des matières non digestibles. Il aide à la fermentation des fibres, à la production de certaines vitamines (comme la vitamine K) et à la régulation des processus inflammatoires.
- Protection contre les pathogènes : en favorisant un équilibre sain au niveau des bactéries qui l’habitent, l’intestin empêche la prolifération des bactéries pathogènes et autres microorganismes nuisibles.
Vous comprenez pourquoi une situation de constipation, d’autant plus si celle-ci devient chronique, peut poser problème… Si les éboueurs peinent à travailler, c’est l’encrassement, les poubelles débordent !
De la même manière, lorsque les déchets ne sont pas correctement éliminés de votre corps, ils s’accumulent dans le système digestif. Cela peut entraîner une réabsorption des toxines par les parois intestinales, surchargeant ainsi le foie et les reins qui doivent filtrer davantage de substances nocives. Cette accumulation perturbe le métabolisme, affaiblit le système immunitaire, et peut provoquer divers troubles tels que fatigue, maux de tête, problèmes cutanés ou inflammations.
Tout le fonctionnement de votre organisme s’encrasse, et c’est donc l’ensemble de votre équilibre physiologique et de votre santé qui se trouve fragilisé !
Prenons quelques exemples concrets :
- La constipation peut provoquer une accumulation de toxines et de déchets dans l’organisme, ce qui peut altérer le pH urinaire. Un PH anormal dans l’urine peut perturber l’équilibre des bactéries naturellement présentes dans l’urètre et la vessie, augmentant ainsi le risque d’infections urinaires. De plus, la paroi très fine qui sépare le côlon des voies urinaires facilite la translocation de bactéries telles que E. Coli, accentuant encore ce risque.
- Une constipation sévère et prolongée peut entraîner une accumulation massive de matières fécales dans le côlon. Cette accumulation peut devenir si dure et compacte qu’elle forme un fécalome. Celui-ci bloque physiquement le passage dans l’intestin, risquant de créer une occlusion intestinale.
💡 Le saviez-vous ?
“Comment vas-tu ?” Constipé et tendance à être déprimé !
La constipation n’est pas seulement un problème physique, elle peut aussi avoir un impact profond sur l’humeur en modifiant le métabolisme du tryptophane.
Le tryptophane est un acide aminé essentiel qui sert de précurseur à la sérotonine. C’est le neurotransmetteur mieux connu sous le nom de “l’hormone du bonheur”. La sérotonine joue un rôle clé dans la régulation de l’humeur, du sommeil et du bien-être général.
- L’intestin produit environ 80 % de la sérotonine du corps. La constipation, qui ralentit le transit intestinal, peut perturber la production et la libération de cette fameuse sérotonine dans l’intestin, entraînant une réduction de la disponibilité de la sérotonine dans le système nerveux central.
- En période de stress, d’inflammation ou de dysfonctionnement intestinal (comme la constipation), le tryptophane est souvent détourné de la voie de la sérotonine vers une autre voie métabolique, celle de la kynurénine.
Un excès de kynurénine, associé à une diminution de la sérotonine, peut contribuer à une baisse de l’humeur, de l’énergie, et peut même favoriser des symptômes de dépression 😪
Les différents types de constipation
La constipation peut se manifester de différentes manières selon les individus et les causes sous-jacentes. Il existe deux types courants de constipation, la constipation spasmodique et la constipation atonique, chacune ayant des caractéristiques distinctes.
Constipation Spasmodique :
Celle-ci est due à des contractions excessives et irrégulières des muscles intestinaux.
Les contractions irrégulières de l’intestin rendent le passage des selles difficile, ce qui peut entraîner des selles dures et en forme de petites boules (selles en “crottes de chèvre”).
Le rythme du transit intestinal devient imprévisible, avec des périodes de constipation sévère suivies parfois de selles plus normales, souvent associée à des douleurs abdominales.
Ce type de constipation est souvent associé au stress et à l’anxiété, qui peuvent déclencher ou aggraver les spasmes intestinaux.
Constipation Atonique :
En cause, une faiblesse des muscles intestinaux qui vont entraîner un ralentissement du transit. Les selles restent longtemps dans l’intestin, où l’eau est réabsorbée, les rendant volumineuses, dures, et difficiles à évacuer.
En raison du ralentissement du transit, il y a souvent une sensation de lourdeur et de ballonnement.
Ce type de constipation est fréquemment associé à un mode de vie sédentaire et à un déséquilibre alimentaire, mais aussi à l’âge avancé, qui peut entraîner une diminution naturelle du tonus musculaire intestinal.
✔️ Attention petite précision !!!
La “fausse diarrhée réactionnelle” est un phénomène au cours duquel des épisodes de diarrhée surviennent paradoxalement chez une personne souffrant de constipation sévère.
Ce terme peut prêter à confusion, car bien que la personne présente des symptômes de diarrhée, le problème sous-jacent est souvent lié à une obstruction partielle du côlon par des matières fécales dures (un fécalome).
Lorsque des selles très dures et sèches obstruent partiellement l’intestin, elles créent une sorte de bouchon dans le côlon. Derrière cette obstruction, les matières fécales plus liquides peuvent s’accumuler. En raison de l’irritation provoquée par la constipation prolongée et l’accumulation de selles, le côlon produit un excès de mucus. Il va rendre les matières fécales environnantes plus liquides. Ce liquide peut alors contourner le fécalome et être évacué, donnant l’impression de diarrhée, alors qu’en réalité, il s’agit d’une tentative du corps de se débarrasser du liquide qui ne peut plus être solidifié.
Pas simple tout cela ! D’autant que ces différents types de constipation nécessitent des approches de prise en charge différentes en fonction de leurs causes et des symptômes spécifiques.
⭐ ZOOM sur l’échelle de Bristol pour t’aider à évaluer la qualité de tes selles

Les différentes causes de la constipation
Gardez à l’esprit que la constipation est comme un signal d’alarme indiquant un déséquilibre dans votre corps, qu’il soit d’origine alimentaire, émotionnelle, métabolique ou lié à votre mode de vie.
Ce déséquilibre peut avoir de nombreuses causes, qui varient selon les individus … sinon cela serait trop simple !

Constipation : les solutions pour relancer la machine !
Heureusement, il existe des solutions pour débloquer la situation et mettre fin à cette grève intestinale. Voici quelques astuces pour dire adieu à la constipation, avec une touche d’humour pour faire passer le tout en douceur !
Mettez les fibres à l’honneur : Le balai naturel des intestins
Imaginez vos intestins comme un long couloir. Pour le nettoyer, il vous faut un bon balai ! Les fibres, c’est un peu le super balai qui vient tout décrasser sur son passage. En consommant plus de fruits, de légumes, de céréales complètes ou semi-complètes et de légumineuses, vous allez donner à votre intestin le coup de pouce dont il a besoin pour dégager la voie !
✔️En France, l’apport moyen en fibres est généralement inférieur aux recommandations. La moyenne se situe autour de 18 à 20 grammes par jour, alors que les recommandations sont d’environ 30 à 45 grammes par jour pour les adultes.
Hydratez-vous : parce que même les selles ont soif !
Vos intestins, c’est comme un toboggan : cela glisse encore mieux avec de l’eau ! Sans une bonne hydratation, les selles deviennent dures comme du béton armé.
On estime à 30 ml par kg de poids corporel pour atteindre vos besoins de base en hydratation.
Alors, buvez, buvez, et buvez encore … de l’eau bien sûr !
Pensez aux infusions pour un peu de douceur et pour varier les plaisirs …. Infusion de mauve ou de fenouil par exemple et vos intestins vous diront merci.
Ajoutez une touche d’huile : lubrifiez votre système
Un petit filet d’huile d’olive, de colza ou de cameline dans votre salade ou une cuillerée à jeun le matin avec un verre d’eau chaude peut parfois faire des merveilles. C’est un peu comme huiler les rouages de votre système digestif pour éviter les grincements et les blocages.
Du bon gras à prioriser bien évidemment (huiles végétales, fruits à coques, avocats, petits poissons gras …). Limitez les produits transformés.
Bichonnez votre microbiote, il vous le rendra bien !
Les probiotiques naturels peuvent aider à améliorer le péristaltisme intestinal (mouvements de l’intestin qui fait avancer les selles) et donc accélérer le transit.
Pour nourrir les “bonnes bactéries”, petits soldats de notre tube digestif, augmentez la consommation d’aliments fermentés, comme :
- le kéfir et le kombucha,
- le miso,
- le vinaigre de cidre de pomme,
- la choucroute,
- les cornichons en saumure,
- ou le pain au levain.
Bougez : faites travailler votre « tube digestif »
Pensez à votre intestin comme un fainéant qui a besoin d’un coup de pied aux fesses pour se mettre au travail. Rien de tel qu’un peu d’exercice pour lui rappeler qu’il a un job à faire. Une petite marche après le repas, un peu de yoga, ou même quelques sauts en l’air suffisent parfois pour relancer la machine !
Adoptez la position « royale » sur le trône
La façon dont vous vous asseyez sur les toilettes peut faire toute la différence. Pour une évacuation optimale, imitez nos ancêtres en adoptant une position accroupie. Utilisez un petit tabouret sous vos pieds pour lever vos genoux et dire adieu aux blocages !
Et bien évidemment évitez de vous retenir et allez sur le trône dès que la demande se fait sentir ! Si les selles ne sont pas évacuées, le corps va continuer de réabsorber les liquides et les selles vont durcir, ce qui accentuera la constipation.
Massez votre ventre : le complot des intestins doit cesser !
Parfois, vos intestins sont simplement paresseux et ont besoin d’un coup de pouce. Offrez-leur un petit massage abdominal en mouvements circulaires, dans le sens des aiguilles d’une montre, pour les encourager à bouger. C’est comme une petite séance de coaching pour vos entrailles !
✔️Le Chi Nei Tsang est une technique de massage abdominal originaire de la médecine traditionnelle chinoise et du taoïsme. Son nom se traduit par “travailler l’énergie des organes internes”. Ce massage vise à libérer les blocages énergétiques et émotionnels accumulés dans l’abdomen, là où se trouvent les organes vitaux. On le préconise pour favoriser la détoxification, améliorer la digestion et restaurer l’équilibre émotionnel.
Détendez-vous : le stress, cet ennemi caché
Vos intestins, c’est comme un public difficile : si vous êtes stressé, ils se ferment comme une huître. Alors, prenez le temps de vous détendre, respirez profondément, et pourquoi pas essayer la méditation ou le yoga ? Moins de stress = plus de succès aux toilettes.
✔️ la cohérence cardiaque, respiration profonde
La cohérence cardiaque est une technique de respiration simple mais puissante. Elle est très utile pour gérer le stress, améliorer la concentration et favoriser un état de bien-être général. Cette méthode repose sur la synchronisation du rythme cardiaque avec la respiration, ce qui permet d’atteindre un état de “cohérence” où le corps et l’esprit sont en harmonie.
Les mouvements profonds du diaphragme lors de l’exercice jouent également sur le travail des organes digestifs.
Et du côté émotionnel, se poser la question : « est-ce que j’ai tendance à retenir mes émotions, mes idées, mes pensées…? »… Cette question fait appel très souvent à des émotions retenues ! Essayez et voyez ce qu’il en ressort chez vous !
Prenez le temps de manger, rien ne presse !
Prendre le temps de manger est un acte simple mais fondamental pour votre bien-être physique et mental.
Dans un monde où tout va de plus en plus vite, il est facile de tomber dans le piège des repas avalés à la hâte, devant un écran ou sur le pouce. Pourtant, ralentir et accorder de l’attention à nos repas peut avoir des effets bénéfiques sur notre digestion, et donc sur notre état d’esprit.
On ne le répètera jamais assez mais un défaut de mastication et c’est tout le processus de digestion qui sera fragilisé.
Le café et le tabac, les faux amis des constipés !
Ah, le tabac et le café, ces deux compères de notre quotidien ! Ils nous réveillent, nous réconfortent et parfois même nous tiennent compagnie dans les moments de solitude. Mais pour ceux qui souffrent de constipation, ces soi-disant alliés pourraient bien se révéler être de faux amis.
Fumer est susceptible d’aggraver la constipation
Beaucoup de fumeurs ont l’impression que le tabac aide à “réguler” leur transit. Et il est vrai que la nicotine, en stimulant les récepteurs de l’acétylcholine, peut accélérer temporairement la motilité intestinale. En clair, fumer peut parfois déclencher l’envie d’aller aux toilettes.
Toutefois, cette accélération est de courte durée. A long terme, le tabac a des effets plutôt dévastateurs sur le système digestif. Il peut provoquer des spasmes intestinaux, augmenter l’inflammation et contribuer à des déséquilibres digestifs, ce qui peut, paradoxalement, aggraver la constipation. Sans oublier que la dépendance à la nicotine pousse à fumer davantage, exacerbant ses effets néfastes.
Café : gare à ne pas boire la tasse !
Le café est souvent cité comme un remède maison pour stimuler le transit. Il contient de la caféine, un stimulant qui augmente la motilité intestinale. Pour beaucoup, une tasse de café le matin semble presque magique pour déclencher une visite aux toilettes.
Cependant, l’effet du café est aussi trompeur. La caféine peut entraîner une déshydratation, surtout si elle est consommée en grande quantité. Or, l’eau est essentielle pour maintenir des selles molles et faciles à expulser. En buvant trop de café et pas assez d’eau, vous pourriez en fait aggraver votre constipation.
Le café est également acide et peut irriter la muqueuse intestinale, entraînant des inconforts digestifs supplémentaires. De plus, l’effet laxatif du café peut diminuer avec le temps à cause de la tolérance… Vous laissant dépendant de ce coup de pouce matinal.
Tabac et café : des effets contraires à court et long termes sur la constipation
Le tabac et le café peuvent sembler efficaces à court terme pour stimuler le transit, mais à long terme, ils peuvent perturber le système digestif, contribuant à une constipation plus sévère ou chronique.
Compter sur ces substances pour réguler votre transit peut conduire à une forme de dépendance, où votre corps s’habitue et demande de plus en plus de “stimulation” pour fonctionner normalement. Cela peut rendre la constipation encore plus difficile à gérer sans ces aides externes.
Au-delà de la constipation, les effets nocifs du tabac et d’une consommation excessive de café sur la santé générale sont bien documentés. Il vaut donc mieux chercher des solutions plus saines et durables pour traiter la constipation.
Se faire accompagner d’un professionnel formé, une aide précieuse pour savoir par quel bout prendre le problème de la constipation !
Nous l’avons vu précédemment, la constipation est souvent un signal que votre corps vous envoie pour vous dire que quelque chose ne tourne pas rond dans notre organisme.
Parfois les modifications d’hygiène de vie réalisées ne suffisent pas à relancer la machine, quelques blocages sous-jacents difficiles à identifier par vous-même peuvent en être la cause :
- un trouble gastrique,
- un foie un peu fatigué,
- un microbiote malmené,
- un dérèglement métabolique avec des analyses sanguines qui s’emballent ….
C’est là où “l’appel à un ami”, ou plutôt à un professionnel formé (!!) pourra s’avérer indispensable. Par un accompagnement personnalisé et global il mènera l’enquête pour identifier les causes potentielles et ainsi vous guider parmi différentes approches possibles et complémentaires afin de résoudre ce problème de constipation.
Les dangers d’un soutien régulier par laxatifs y compris naturels pour traiter la constipation
L’utilisation fréquente de laxatifs est un sujet crucial, d’autant plus que près de 20 % de la population souffre de constipation. Forcément, le recours aux laxatifs, qu’ils soient naturels ou non, devient une solution courante.
Prenons le psyllium, la véritable star des fibres en naturopathie. On l’adore, on le recommande sans cesse, et il est souvent intégré dans de nombreuses routines pour favoriser un transit en douceur. Mais comme toute vedette, il cache des petits caprices qu’il est essentiel de connaître.
Attention aux excès !
Bien que les laxatifs, même naturels, offrent un soulagement temporaire en cas de constipation, leur utilisation prolongée peut avoir des effets néfastes sur la santé intestinale. Trop souvent négligés, ces dangers doivent être pris au sérieux.
Qu’est-ce qu’un laxatif ?
Un laxatif de lest, comme le psyllium (fibre soluble extraite des graines de Plantago ovata) ou le Spagulax, souvent prescrit par les médecins, appartient à une catégorie de laxatifs qui augmentent le volume des selles. Ces fibres solubles absorbent l’eau dans le tube digestif et forment un gel visqueux qui aide à stimuler le transit.
Quels sont les risques d’une utilisation prolongée ?
L’un des principaux risques liés à l’utilisation fréquente de laxatifs est que les intestins deviennent “paresseux” et dépendants de ces substances pour évacuer les selles.
Une perte de tonus :
En effet, lorsque les laxatifs sont utilisés de manière régulière, les muscles de l’intestin peuvent perdre leur tonus. En rendant le tube digestif fainéant, ils diminuent sa capacité à se contracter naturellement. Cela entraîne un ralentissement du transit intestinal sans l’aide de ces produits, aggravant ainsi la constipation.
Une dépendance psychologique :
De plus, cette utilisation prolongée peut entraîner une dépendance psychologique. Les personnes devenant anxieuses à l’idée de ne pas pouvoir évacuer sans assistance vont avoir tendance à augmenter progressivement la dose. Cette escalade renforce la dépendance physique et accentue la paresse intestinale.
Une déshydratation chronique :
Les laxatifs, même naturels, peuvent entraîner une déshydratation avec perte excessive d’eau et d’électrolytes (comme le sodium, le potassium, et le magnésium) à travers les selles.
Cela peut provoquer un déséquilibre électrolytique, qui à son tour peut causer des symptômes tels que :
- la fatigue,
- des crampes musculaires,
- une faiblesse,
- et dans les cas graves, des troubles du rythme cardiaque.
L’apparition de carences nutritionnelles :
Les laxatifs peuvent accélérer le transit intestinal au point que les aliments passent trop rapidement dans le système digestif pour permettre une absorption adéquate des nutriments. Leur usage prolongé peut donc entraîner des carences nutritionnelles.
Ces carences en vitamines et minéraux peuvent avoir des effets négatifs sur la santé à long terme : apparition d’une anémie, d’une faiblesse osseuse, des troubles immunitaires.
Modification du transit intestinal :
Les laxatifs accélèrent artificiellement le transit des aliments dans le tractus gastro-intestinal. Cela peut entraîner une diminution du temps de contact entre les aliments et les parois intestinales. Cela réduit la possibilité pour certaines bactéries bénéfiques de fermenter les fibres alimentaires et de produire des acides gras à chaîne courte, essentiels pour la santé intestinale et l’intégrité de la paroi intestinale.
Inflammation et irritation de la muqueuse intestinale :
L’utilisation prolongée de laxatifs peut aussi irriter la muqueuse intestinale, provoquant de l’inflammation. Cette inflammation altère le milieu dans lequel vivent les bactéries du microbiote et peut les empêcher de remplir leurs fonctions vitales, comme la production de vitamines (B12, K2) et d’autres nutriments.
Perturbation du microbiote :
L’intestin abrite un écosystème complexe de micro-organismes, appelé microbiote intestinal, composé de milliards de bactéries, virus et champignons. Ce microbiote joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions physiologiques, notamment :
- la digestion des aliments,
- la production de certaines vitamines,
- la régulation du métabolisme,
- et même la modulation du système immunitaire.
Lorsque des laxatifs sont utilisés régulièrement et sur une longue période, cet équilibre délicat peut être perturbé.
Élimination des bactéries bénéfiques :
En augmentant la fréquence des selles, les laxatifs peuvent entraîner l’élimination prématurée de bactéries bénéfiques avant qu’elles n’aient eu le temps de coloniser l’intestin. Ce déséquilibre favorise souvent la prolifération de bactéries pathogènes ou de levures, qui peuvent perturber encore davantage le bon fonctionnement intestinal.
Réduction de la diversité microbienne :
Une flore intestinale saine est caractérisée par une grande diversité de micro-organismes. Cependant, l’usage prolongé de laxatifs peut réduire cette diversité en favorisant certaines souches bactériennes au détriment d’autres, créant ainsi un déséquilibre appelé dysbiose. Une dysbiose est souvent associée à divers troubles, comme le syndrome de l’intestin irritable, des inflammations chroniques, ou encore une perméabilité intestinale accrue (leaky gut).
Impact sur le système immunitaire :
Le microbiote intestinal est étroitement lié au système immunitaire. En effet, environ 70 % des cellules immunitaires se trouvent dans l’intestin. Un déséquilibre du microbiote dû à une utilisation prolongée de laxatifs peut affaiblir cette barrière protectrice. L’organisme sera alors plus vulnérable aux infections, aux inflammations chroniques et à certaines maladies auto-immunes.
Il est donc important de se rappeler que, bien que les laxatifs, y compris naturels, soient efficaces pour soulager la constipation grâce à leur action mécanique, ils doivent être utilisés avec modération et accompagnés d’une hydratation adéquate. Il est crucial de garder à l’esprit qu’ils ne traitent pas les causes profondes de la constipation. Par conséquent, leur utilisation doit rester ponctuelle.
Conclusion : et si la constipation n’avait plus aucun secret pour vous ?
Je vous le concède, trouver la cause de votre constipation peut parfois ressembler à une enquête digne de Sherlock Holmes, tant les suspects sont nombreux.
Mais j’espère qu’après avoir lu cet article, vous aurez quelques pistes de réflexion pour mener à bien vos investigations.
Avec quelques ajustements dans votre hygiène de vie et le coup de pouce d’un professionnel de santé si besoin, vous allez enfin pouvoir tirer cette affaire au clair et ainsi permettre à votre système digestif de fonctionner de manière optimale.
En prime, vous éviterez d’autres ennuis de santé, et votre ventre pourrait bien vous remercier avec un doux gargouillement de satisfaction !
Bibliographie
podcast Ma Santé au naturel, Métamorphose, Dr Jean Christophe Charrié
Libérez vos intestins, Dr Bernadette de Gasquet
Symbiotique, Marion Kaplan
Le charme discret de l’intestin, Giulia Enders
L’intestin notre deuxième cerveau, Pr Francisca Joly Gomez
Incroyable microbiote, Dr Julien Scanzy



