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Le printemps se réveille, les tiques aussi !

Avec l’arrivée du printemps et de ses beaux jours, vous êtes nombreux à profiter de la nature qui se réveille. Et vous avez bien raison ! Les jours ensoleillés et pluvieux se succèdent, créant ainsi les conditions idéales au développement des plantes et de leurs fragrances.

Mais derrière ce réveil se cache également celui de petits acariens, les tiques ! Elles aussi ont attendu tout l’hiver, sagement blotties sous les feuilles, et aimeraient trouver de quoi se nourrir en cette belle saison…

Pourquoi faut-il se méfier des tiques ?

La tique est hématophage, c’est-à-dire qu’elle se nourrit exclusivement de sang. Normalement, ses hôtes favoris sont les animaux sauvages, tels que les chevreuils ou les petits animaux comme les oiseaux ou les souris, mais elle s’attaque aussi aux chats, aux chiens et, involontairement, aux humains.

Il existe des centaines d’espèces de tiques, mais il y en a une qui attire notre attention : Ixodes ricinus. En effet, cette tique, qu’on appelle encore la tique du mouton, peut être porteuse de plusieurs bactéries, virus et autres parasites pouvant nous infecter. On parlera alors de maladies vectorielles à tiques (MVT), dont la plus connue est la maladie de Lyme, provoquée par la bactérie Borrelia burgdorferi sensu lato.

Malheureusement, cette maladie n’est que la partie émergée de l’iceberg. En effet, dans l’hémisphère Nord, les tiques sont les premiers vecteurs d’agents pathogènes, pour l’être humain comme pour les animaux – la deuxième dans le monde, derrière le moustique. Dans l’Est de la France, il y a quelques années, une autre MVT a fait son apparition, la méningo-encéphalite à tiques, un virus pouvant s’attaquer au cerveau. Voilà pourquoi il faut toujours se méfier d’une tique !

La tique a besoin d’un minimum de 5°C pour être active, donc certaines tiques n’attendent pas le printemps calendaire pour commencer à chercher leur repas. C’est pour cela que vous pouvez rencontrer des tiques en hiver ! Et vos animaux de compagnie aussi.

Les tiques se rapprochent de nos habitations

Il y a encore quelques années, nous pensions que les tiques se trouvaient exclusivement dans les sous-bois de nos forêts. Malheureusement, son habitat ne cesse de gagner du terrain et de plus en plus de personnes ont signalé s’être fait mordre dans un parc municipal et même, dans leur jardin. Les dernières données révèlent que 25% des signalements de piqures de tiques ont lieu dans les jardins privés et jusqu’à 47% lors du 1er confinement de 2020 !

Donc, avant de chausser vos chaussures de randonnées et profiter de cette douceur printanière ou simplement d’entreprendre le ménage de votre jardin, regardons ensemble ce qu’il faut savoir pour se protéger des tiques.

Mieux vaut prévenir que guérir

La meilleure manière de se protéger d’une piqure de tiques est de les éviter. Comment ?

En suivant les bons gestes :

  • Il est tout d’abord recommandé de porter des vêtements longs et clairs. Vous pourrez repérer la tique (foncée) plus rapidement sur vos vêtements.
  • Éviter les sandales et préférer les chaussures fermées, tout en remontant les chaussettes par-dessus le pantalon.
  • Soyez prévoyant et ayez toujours un tir-tique dans votre poche quand vous partez en balade ou en randonnée, afin de retirer la tique rapidement. À la maison, elle fait partie intégrante de la trousse à pharmacie.

Ces premiers gestes sont indispensables, surtout si vous sortez des chemins et que vous êtes en contact avec les hautes herbes ou les arbustes !

Les huiles essentielles ne vous protégeront pas des tiques dans la durée. En effet, elles sont volatiles, c’est pourquoi leur efficacité comme répulsif naturel contre les tiques fonctionnera grand maximum 1h !

De retour à la maison

Il faut impérativement :

  • Enlevez vos vêtements et les mettre au lavage (minimum 60°C), puis au sèche-linge, c’est encore mieux. Cela évitera de ramener une tique dans votre maison.
  • Inspectez rapidement votre corps de bas en haut. La tique aime venir se loger là où la peau est plus fine, donc veillez à bien regarder le pli des genoux, les parties génitales, le nombril, les oreilles ou encore, le cuir chevelu (surtout pour les enfants !). Cette inspection devra se refaire le lendemain, car la tique est petite, très petite (les nymphes atteignent une taille de 1 à 2 millimètres) et vous risquez de ne pas la voir.

Pour ceux qui disposent d’un espace vert, il est même conseillé d’entretenir et d’aménager son jardin par quelques gestes simples comme :

  • Coupez la végétation,
  • Élaguez la base des arbres,
  • Enlevez les tas de feuilles
  • et, si vous avez des poules, laissez-les gambader librement, afin qu’elles picorent les tiques !

Projet CiTique : Des citoyens et des tiques

C’est un programme de recherche participatif où les citoyens peuvent aider la recherche sur les tiques et les maladies qu’elles transmettent. L’INREA a également développé une application permettant de renseigner des informations sur les différentes tiques que vous trouvez Signalement tique. Faites avancer la science avec CiTIQUE !

En cas de morsure

Pas de panique, en moyenne, seulement un tiers des tiques sont porteuses d’agents pathogènes. Le risque de transmission des maladies augmente avec le temps, mieux vaut rapidement retirer la tique. Attention, le tire-tique sera votre meilleure arme et la plus efficace pour enlever la tique : ne jamais rien mettre sur la tique avant !

  • Retirez la tique avec un tire-tique, mettez-la sur du ruban adhésif et à la poubelle.
  • Désinfectez la zone de morsure plusieurs applications par jour. Je vous conseille l’huile essentielle d’arbre à thé (Tea tree), qui a un large spectre d’action sur les agents pathogènes. Attention toutefois aux peaux sensibles, il faut alors la diluer dans de l’huile végétale.
  • Surveillez la zone de morsure (3 semaines), les signes généraux (douleurs, fièvres, fatigue inexpliquée) et les signes focaux (atteintes dermatologiques, articulaires, neurologiques).
  • Si une auréole apparait autour du point du morsure, ce qu’on appelle un érythème migrant, consultez rapidement votre médecin pour qu’il vous prescrive une antibiothérapie et cela, sans faire d’analyse. L’érythème migrant étant, à lui seul, un signe spécifique pour poser le diagnostic de la maladie de Lyme !
Érythème migrant

Une seule solution, le tire-tique !

Pour retirer une tique : en pratique, concrètement ?

Le tire-tique doit être glissé sous la tique en abordant celle-ci de côté. Soulever très légèrement et tourner. La tique se détache d’elle-même après 2 ou 3 tours. Le mouvement de rotation diminue les capacités de fixation des petites épines du rostre, et diminue donc la résistance au retrait.

Tire-tique

Ne jamais :

  • mettre quoi que ce soit sur la tique comme du savon, de l’éther ou encore des huiles essentielles,
  • arracher une tique avec ses doigts, ses ongles ou une pince à épiler.

Ces actions peuvent être à l’origine d’une régurgitation par la tique, or, c’est à ce moment-là que se produit la transmission des pathogènes.

Maladie de Lyme, une approche globale de la personne

Dans la plupart des cas, les personnes ayant développé la maladie de Lyme guérissent suite à une cure d’antibiothérapie. Préférez vous adresser à un professionnel de santé formé aux maladies vectorielles à tiques (Réseau Lyme Europe). Il sera plus à même de vous recommander un traitement et une durée de prise adaptés.

Par contre, pour d’autres personnes, les symptômes persistent et peuvent même réapparaitre des années plus tard. La médecine complémentaire n’est pas là pour remplacer les professionnels de santé, bien au contraire ! Elle permet de compléter le travail de terrain et de travailler main dans la main, en pratiquant une médecine intégrative, en prenant en compte l’individu dans sa globalité. Voici donc quelques conseils que vous pouvez mettre en place en plus de vos soins.

Ne pas s’intoxiquer davantage

Tout d’abord, il faudra veiller à limiter l’entrée d’éléments néfastes dans votre organisme (pesticides dans les aliments, microplastiques dans l’eau, substances toxiques dans les détergents, etc.) et cela, afin de ne pas augmenter la charge toxique déjà présente. Pour commencer, le bon geste est de manger des aliments issus d’une culture biologique. Cuisinez ces aliments en choisissant une cuisson douce, qui n’agresse pas ni ne modifie fortement vos aliments. Vous conservez ainsi un maximum de nutriments. À l’inverse, il faut éviter les aliments ultra-transformés de vos menus. Ces préparations n’apportent aucun bénéfice à votre organisme, bien au contraire !

Manger équilibré

Il est recommandé d’équilibrer et de varier au maximum votre alimentation, afin d’empêcher un déficit en micro-nutriments. Pour cela, privilégiez les fruits et légumes, riches en nutriments protecteurs (vitamines, minéraux, fibres, antioxydants). Mettez de la couleur dans votre assiette pour profiter au maximum de leurs capacités anti-oxydantes.

Vous ne savez pas par quoi commencer ? Le conseil n°1 sera de composer la moitié de votre assiette, à chaque repas, par des légumes !

Avoir une bonne santé intestinale

Un microbiote intestinal en équilibre (eubiose), composé de nombreux types de bonnes bactéries, contribue à une meilleure santé générale. Le microbiote intestinal joue un rôle majeur dans les processus de digestion, d’assimilation des nutriments, mais aussi dans la communication avec notre système immunitaire (80% de nos cellules immunitaires se trouvent dans nos intestins). Il faut donc en prendre soin ! Comment ? En mettant l’accent sur une alimentation nutritive, riche en fibres, en probiotiques (boissons et légumes fermentées, choucroute, vinaigre de cidre, etc.) et en prébiotiques (ail, oignon, chicorée, artichauts, bananes, etc.). En chouchoutant vos intestins, vous allez également améliorer la réponse immunitaire et vous serez mieux protégé !

Si vous devez être traité par antibiothérapie suite à une morsure de tique, rapprochez-vous au plus tôt qu’un professionnel de santé, qu’il soit médecin, homéopathe et/ou naturopathe. L’objectif étant de restaurer votre flore intestinale, pendant et après le traitement, généralement altérée par celui-ci.

Gérer son stress

Le stress est une merveilleuse réaction de notre organisme, issue de notre passé de chasseur-cueilleur, nous donnant la force de fuir ou de combattre. C’est un mécanisme de survie. Mais la vie moderne a bouleversé la donne. Aujourd’hui, il n’est plus question de savoir si je vais me battre contre un ours ou de fuir. La question est « vais-je tenir le rythme ? » avec, souvent, une charge de travail excessive, une exigence de compétition et de perfection. Cette situation, au quotidien, fait monter vos hormones de stress. L’élévation du cortisol à faible intensité, mais sur une longue durée, va entrainer une diminution de la masse musculaire, affaiblir le système immunitaire, favoriser l’obésité, l’anxiété et la dépression.

Le stress est donc un facteur favorisant, initiant la réapparition de multiples symptômes de la maladie de Lyme.

La bonne nouvelle ? C’est que notre corps est une incroyable machine et, de la même manière que nous possédons une “réaction de stress”, nous avons une “réaction de relaxation”.

Voici quelques conseils pour vous aider à maitriser ces réactions :

  • Pratiquer une activité physique ou sportive régulièrement.
  • Utiliser des techniques de respiration.
  • Apprenez l’auto-hypnose de relaxation.
  • Profitez d’une bonne nuit de sommeil.
  • Souriez et riez.

Pratiquer une activité physique et sportive

Nous savons tous que l’activité physique ou sportive est très bénéfique pour la santé du cœur, du corps et de l’esprit. Mais ces bénéfices sont encore plus flagrants sur des personnes souffrant de troubles articulaires comme l’arthrite, un symptôme très fréquent chez les personnes atteintes de la maladie de Lyme.

Pour commencer :

  • apprenez à vous connaitre et ne dépassez jamais les limites de vos ressources énergétiques,
  • pour débuter, pratiquez 1 jour sur 2,
  • commencez par du stretching. Le but est de retrouver votre souplesse et l’amplitude de vos mouvements,
  • alternez avec un peu de marche, 5 min. Puis, au fur et à mesure de vos progrès, vous pourrez pratiquer un peu plus longtemps.

Par la suite, quand vous sentez votre corps est assez fort :

  • Introduisez des activités d’aérobie comme le vélo, la natation, la marche rapide, etc.
  • Introduisez des exercices de musculation au poids de corps.
  • Continuer le stretching en alternance.

Le but étant d’atteindre au moins 2 heures modérées d’activité par semaine.

Il ne faut jamais pousser son corps au-delà de ce qui est confortable. Restez toujours dans les limites de votre enveloppe énergétique. Le fonctionnement physique et psychologique des personnes capables de rester dans les limites de leur enveloppe énergétique est bien plus bénéfique que celui des personnes qui ignorent les signaux émis par leur corps.

La population de tiques est en croissance dans notre pays et en Europe. Nous devons apprendre à vivre avec.

Aussi soyez vigilant lorsque vous êtes au contact de la nature et prenez conscience des différents gestes simples, afin de vous protéger.

Sources

Cédric Amrein Naturopathe

Cédric Amrein Naturopathe

Praticien naturopathe
Éducateur sportif diplômé d'État
Certifié La Féna et membre de l'OMNES
Spécialisé en Mycothérapie
Membre du Réseau Lyme Europe

http://www.amrein-naturopathe.fr/

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